Dr Claude Nos

Le Dr Claude Nos vous parle du ganglion sentinelle

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Dr Claude Nos Chirurgie cancérologique et reconstructrice

J’Ă©tais en 1996 Ă  l’Institut Curie Ă  l’Ă©poque oĂą dĂ©butait une technique qui s’appelait les ganglions sentinelles, qui Ă©tait importĂ©e des États-Unis. Cette technique qui depuis s’est rĂ©pandue concerne une grande majoritĂ© des patientes qui ont un cancer du sein.
Ça veut dire qu’on injecte des produits traceurs lymphatiques dans le sein. Les produits traceurs sont divers, il y a ce qu’on appelle des radios isotopes, il y a des colorants connus, le colorant bleu patentĂ©, ça peut ĂŞtre aussi de l’indocyanine. Ce traceur va suivre les voies de propagation des cellules cancĂ©reuses malignes dans la lymphe et va se concentrer dans le ou les premiers ganglions susceptibles d’ĂŞtre malades. Ensuite, lors de l’acte chirurgical, le chirurgien a une sonde, un compteur Geiger pour dĂ©tecter la radioactivitĂ©, soit simplement il voit Ă  l’oeil les trajets bleus, soit il a une camĂ©ra spĂ©ciale pour voir la fluorescence. Il va prĂ©lever uniquement le ou les ganglions marquĂ©s de façon Ă  les confier au pathologiste pour qu’il puisse les analyser et savoir s’ils sont malades ou pas.
Dans le cadre d’un cancer du sein, un ganglion sentinelle c’est le premier ganglion qui est susceptible d’ĂŞtre malade, mais c’est aussi l’interface entre les cellules cancĂ©reuses qui se dissĂ©minent par voie lymphatique et les dĂ©fenses immunitaires ganglionnaires du patient.

Les ganglions sont des dĂ©fenses naturelles de l’organisme. Tout geste axillaire peut entraĂ®ner des sĂ©quelles. Les plus terribles sĂ©quelles qui sont le plus redoutĂ©es sont le fameux gros bras, le lymphĹ“dème, mais on s’aperçoit que souvent les patientes, quand elles ont eu seulement quelques ganglions prĂ©levĂ©s, elles ont des petites gĂŞnes dans l’Ă©paule, des brides axillaires et ce n’est pas un acte complètement dĂ©nuĂ© de consĂ©quences.

Autrefois – c’est avant l’an 2000 – toutes les patientes qui avaient un cancer infiltrant relevaient de ce que l’on appelle un curage axillaire. Ce curage, quand il mettait en Ă©vidence des ganglions mĂ©tastatiques, conduisait Ă  une indication systĂ©matique Ă  une chimiothĂ©rapie. Quand les ganglions Ă©taient indemnes, il conduisait plutĂ´t Ă  l’abstention d’un traitement adjuvant, c’est-Ă -dire Ă  l’absence de chimiothĂ©rapie. Ceci a complètement changĂ©. Actuellement, les gestes axillaires chirurgicaux vont concerner soit l’ablation de ganglions que l’on sait malades, ou bien Ă  faire un prĂ©lèvement de ganglion dit sentinelle, c’est-Ă -dire le premier ganglion susceptible d’ĂŞtre malade. Il y a donc eu une dĂ©croissance très importante de l’agressivitĂ© des gestes axillaires. On s’aperçoit au fil des annĂ©es que de plus en plus on diminue le nombre d’actes axillaires sur des ganglions sentinelles ou des curages ainsi que le nombre de ganglions prĂ©levĂ©s Ă  chaque fois.

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