Le Dr Isabelle Sarfati vous parle du choix de la reconstruction mammaire.
Prendre rendez-vousEn gros on sait qu’il y a 30% des femmes qui ont fait une mastectomie qui se font reconstruire. La majorité des femmes qui ne se font pas reconstruire le font pour des raisons financières. C’est que la reconstruction, d’abord, ça coûte relativement cher. Bien que ce soit pris en charge par la sécurité sociale, la majorité des plasticiens sont (euh), pratiquent des dépassements d’honoraires , il y a très peu de plasticiens dans les, dans le service public c’qu’il fait qu’y a au moins un an d’attente pour avoir une reconstruction, y a aussi des raisons d’éloignement géographique, c’est-à -dire que des cancérologues en France et des spécialistes du cancer du sein y en a beaucoup, des plasticiens spécialisés en reconstruction mammaire il n’y en a pas beaucoup, c’est essentiellement dans les grandes villes, (euh) et faire une reconstruction ça nécessite plusieurs étapes, ça signifie que pour quelqu’un qui habite loin de, de la personne qui peut faire la reconstruction ça va lui prendre beaucoup plus d’énergie.
Dans, dans le choix de, de la chirurgie plastique et esthétique, ce choix-là peut être vécu et comme une arme de liberté, c’est-à -dire la liberté de reconstruire, et comme une forme de soumission, c’est-à -dire se soumettre à des normes sociales, culturelles, qui fait qu’on doit avoir deux seins et que on doit reconstruire. Il est évident que pour certaines femmes qui n’éprouvent pas le désir de faire une reconstruction et qui le vivent comme une force, c’est magnifique, et même de la part d’un plasticien, chapeau bas, parfait. C’est important que ce ne soit pas une obligation. Et que ce soit un choix assumé, quasiment une démarche militante. Personne ne doit me dire ce que je dois être. Et personne ne doit dire que je dois avoir deux seins, et moi je suis comme ça, et finalement mon identité maintenant, parce que ça m’est arrivé et que c’est comme ça, c’est celle-là , et je ne vais pas me faire dicter par les autres ce que je dois être, ce que je comprends très très bien
