Implant mammaire : Existe-t-il un risque de cancer du sein ?
La pose d’implants mammaires est une intervention chirurgicale très frĂ©quente. Elle permet d’augmenter le volume des seins, dans le cadre de la chirurgie esthĂ©tique, ou de reconstruire un ou les deux seins en cas de chirurgie reconstructrice dans les suites notamment d’un cancer du sein.
Qu’est-ce qu’un implant mammaire ?
Un implant mammaire, ou prothèse, est un dispositif mĂ©dical qui va permettre d’augmenter le volume d’un ou des deux seins.
Les prothèses existent sous deux formes : une forme ronde, la plus fréquemment utilisée, et une forme dite anatomique, où la partie inférieure de la prothèse est plus épaisse que la partie supérieure (en forme de demi poire), plus utilisée en reconstruction.
Le choix du type de prothèse dépend du type de chirurgie, de la morphologie de la patiente, de la forme de ses seins.
Les implants sont composés de gel de silicone, entouré d’une enveloppe de silicone. Cette enveloppe peut être porteuse d’une texturation (des reliefs microscopiques). Il existe des implants lisses (sans texture), ou micro texturés.
Pourquoi envisager la pose d’un implant mammaire ?
Différentes situations peuvent indiquer le recours à la pose d’implants mammaires. La plus commune est le désir d’augmenter la taille des seins. Cela est particulièrement fréquent pour corriger des seins trop petits, asymétriques, ou affaissés (ptôse mammaire).
Dans d’autres cas, les prothèses mammaires sont utilisées dans le cadre de chirurgie réparatrices, suite à une mastectomie totale. Si la patiente a du avoir une ablation de la glande mammaire lors d’un cancer du sein, les prothèses permettent de redonner un volumeune poitrine à l’aspect naturel. La reconstruction peut être immédiate, auquel cas la prothèse est installée en même temps que la première chirurgie. La reconstruction peut également être différée. Ce choix dépend du type de cancer, des risques de complications, de la nécéssité de traitement complémentaire, et des préférences de chaque patiente.
Quels sont les risques liés à la pose d’un implant mammaire ?
La pose d’implants mammaires est très encadrée par l’ANSM. Les complications sont peu fréquentes, mais peuvent arriver.
Les risques ne sont pas exactement les mêmes en cas de chirurgie esthétique ou réparatrice.
Il existe des risques post opératoires, survenant quelques jours ou semaines après l’intervention, notamment de problèmes de cicatrisation, d’hématome ou d’infection.
A plus long terme les risques principaux sont les coques et l’usure de la prothèse.
Il n’existe pas de durée de vie prédeterminée des implants mammaires. Mais ils peuvent montrer des signes de vieillissement (de rupture), habituellement entre 7 et 25 ans après la pose. Un suivi régulier et une échographie annuelle permet de détecter cette complication. Une prothèse rompue doit être changée sans urgence.
Le second risque est celui de développer une coque. Il est complètement normal que le corps crée une capsule autour des implants pour les isoler du reste de l’organisme. Parfois cette capsule est plus épaisse et il se forme alors une coque. Le sein se déforme, devient plus rigide, et peut même être douloureux. Il peut être nécessaire de réopérer.
Il peut également exister des imperfections de résultats, pouvant nécessiter une réintervention.
Existe-t-il un risque de cancer du sein après la pose d’un implant mammaire ?
Les donnĂ©es scientifiques confirment que les implants mammaires n’augmentent pas le risque de cancer du sein. Ils n’empĂŞchent pas non plus le dĂ©pistage rĂ©gulier du cancer par mammographie. Il est prĂ©fĂ©rable de prĂ©venir un radiologue avant l’examen. Il n’y a aucune contre-indication Ă faire une IRM si elle est nĂ©cessaire.
En cas de survenue d’un cancer du sein chez une femme porteuse d’implants mammaires, le traitement est le même, et il est le plus souvent possible de garder les implants.
Il existe un risque extrêmement rare de développer un lymphome associé aux implants mammaires, le Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules (LAGC-AIM). Ce risque a été principalement associé aux implants macrotexturés et à surface recouverte de polyuréthane. Par mesure de précaution, ces prothèses ont été interdites en France par l’ANSM depuis 2019. Cependant au vu de la rareté du risque de survenue de LAGC-AIM, l’ASNM ne recommande pas de changer les implants de manière préventive.
La pose de prothèses mammaires implique un suivi, avec une échographie annuelle et une consultation en cas de symptôme inhabituel (épanchement autour de la prothèse, augmentation de volume du sein, douleurs, inflammation, masse, ulcération, altération de l’état général).
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