Tout savoir sur l’hormonothérapie pour traiter le cancer du sein

L’hormonothérapie pour le cancer du sein est un traitement qui vise à bloquer ou modifier l’action des hormones féminines, principalement les œstrogènes et la progestérone, sur les cellules cancéreuses. Ce traitement est destiné aux cancers hormonodépendants, c’est-à-dire ceux dont les cellules présentent des récepteurs hormonaux (RO+ pour oestrogène ou RP+ pour progestérone). Ces hormones peuvent stimuler la croissance des cellules cancéreuses, et l’hormonothérapie vise à limiter cette influence.

Cancer du sein et hormonothérapie | Institut du Sein | Paris

Quel est le principe de l’hormonothérapie ?

Les récepteurs aux hormones sont des protéines situées à la surface de la cellule cancéreuse. Ils détectent les œstrogènes ou la progestérone qui passent dans le sang et les captent. La liaison entre les hormones et leurs récepteurs sur les cellules déclenche la stimulation de la croissance de ces cellules cancéreuses.

Le but est d’empêcher les hormones de nourrir les cellules cancéreuses. Cela peut se faire de différentes manières, en bloquant la production d’œstrogènes ou en empêchant ces hormones de se fixer sur les récepteurs des cellules cancéreuses.

L’hormonothérapie est généralement prescrite après une chirurgie (elle est adjuvante) pour réduire le risque de récidive, mais elle peut aussi être utilisée en cas de cancer avancé ou métastatique ou plus rarement en néoadjuvant (ou pré-opératoire).
Le traitement peut durer entre 5 et 10 ans selon le risque de récidive.

Les effets sur le corps

L’hormonothérapie perturbe l’équilibre hormonal, ce qui peut provoquer divers effets secondaires. Les effets fréquents incluent des bouffées de chaleur, des troubles du sommeil, une fatigue accrue, une prise de poids et des douleurs articulaires. Sur le long terme, il peut aussi y avoir des effets sur la densité osseuse, augmentant ainsi le risque d’ostéoporose, ainsi que des risques cardiovasculaires, en fonction des médicaments utilisés.

L’hormonothérapie est un traitement essentiel et efficace pour les cancers du sein hormonodépendants, son choix et sa durée dépendent de plusieurs facteurs, notamment l’âge, le statut ménopausé ou non, et le type de cancer. Elle améliore le pronostic des patientes, elle peut parfois entraîner des effets secondaires, nécessitant une surveillance médicale.

Attention il ne faut pas confondre hormonothérapie et traitement hormonal de la ménopause (THS ou THM). Le mot hormonothérapie entraîne parfois une confusion : il peut laisser penser qu’il désigne un traitement à base d’hormones, ce qui n’est pas le cas. Il s’agit au contraire d’un traitement « antihormones ».

Quels sont les différents types d’hormonothérapie

Les anti-hormones ou anti-oestrogènes

Les antihormones, comme le tamoxifène, bloquent les récepteurs des œstrogènes sur les cellules cancéreuses, empêchant ainsi l’hormone de stimuler la croissance des tumeurs. Ce type de traitement est souvent prescrit aux femmes non ou pré-ménopausées, mais peut aussi être utilisé après la ménopause.

Les inhibiteurs de l’aromatase

Ce type de traitement (ex : anastrozole, létrozole, exémestane) est prescrit principalement chez les femmes ménopausées. Il bloque une enzyme appelée aromatase, qui est responsable de la conversion des androgènes en œstrogènes après la ménopause. Cela réduit ainsi le niveau d’œstrogènes dans le corps et diminue le risque de croissance tumorale.

La suppression ovarienne

Chez les femmes préménopausées, les ovaires sont la principale source d’œstrogènes. La suppression ovarienne peut être réalisée par une chirurgie (ablation des ovaires ou ovariectomie) ou par des médicaments comme les analogues de la LHRH (hormone de libération des gonadotrophines), qui arrêtent temporairement la production hormonale des ovaires.

À qui s’adresse l’hormonothérapie ?

L’hormonothérapie pour le cancer du sein est destinée aux femmes atteintes de cancers du sein hormonodépendants, c’est-à-dire lorsque les cellules cancéreuses présentent des récepteurs pour les hormones féminines comme les œstrogènes ou la progestérone (cancer « RO+ » ou « RP+ »).

C’est l’examen des cellules tumorales au microscope qui détermine si elles possèdent ou non des récepteurs aux œstrogènes et/ou à la progestérone. Cet examen anatomopathologique est réalisé sur un fragment de la tumeur prélevé par biopsie, ou sur la tumeur enlevée par intervention chirurgicale. 80% des cancers du sein sont hormonosensibles ou hormonodépendants. Plus le taux des récepteurs est élevé (résultats positifs), plus la tumeur réagit à une hormonothérapie. S’il y a peu ou pas de récepteurs hormonaux sur les cellules cancéreuses (résultats négatifs), cela signifie que les hormones n’affectent probablement pas la croissance des cellules cancéreuses. La maladie n’étant pas sensible aux hormones, l’hormonothérapie ne serait pas efficace et n’est alors pas proposée.

L’avantage principal de l’hormonothérapie est de réduire le risque de récidive, en bloquant la production ou l’effet de ces hormones sur les cellules cancéreuses.
Elle peut aussi être utilisée en traitement de première ligne pour les cancers avancés ou métastatiques, ou pour réduire la taille tumorale en pré opératoire notamment pour les patientes fragiles.

L’hormonothérapie est déconseillée dans certains cas, notamment pour les femmes ayant un cancer du sein non hormonodépendant (RO- ou RP-), ou pour celles présentant des contre-indications médicales, comme des antécédents de thrombose, d’ostéoporose sévère, ou des problèmes cardiovasculaires , car certains traitements hormonaux peuvent aggraver ces conditions. Chaque décision est prise au cas par cas en fonction du profil du patient, et de la balance bénéfice risque de l’instauration de ce traitement.

Hormonothérapie : les avantages et inconvénients

L’hormonothérapie présente plusieurs avantages. Elle réduit significativement le risque de récidive en bloquant l’effet des hormones (œstrogènes ou progestérone) qui peuvent stimuler la croissance des cellules cancéreuses. Elle réduit le risque de récidive locale, mais aussi le risque de cancer dans l’autre sein et le risque de métastase à distance.
Ce traitement améliore également le pronostic à long terme, en augmentant les chances de survie chez les patientes atteintes de cancers hormonodépendants. De plus, il s’agit d’un traitement ciblé et personnalisé, car il est prescrit uniquement aux personnes dont les tumeurs présentent des récepteurs hormonaux positifs (RO+ ou RP+).

Malheureusement l’hormonothérapie peut engendrer des effets secondaires. Parmi les plus courants, on trouve les bouffées de chaleur, la fatigue, les douleurs articulaires, la prise de poids, les troubles de l’humeur, l’insomnie et la sécheresse vaginale. D’autres effets secondaires sont moins fréquents: un risque accru de thrombose, d’ostéoporose, et des effets cardiovasculaires (en fonction du traitement prescrit). Certains traitements, comme le tamoxifène, peuvent aussi augmenter légèrement le risque de cancer de l’endomètre.

Les effets secondaires ne sont pas systématiques et lorsqu’ils sont présents ils seront plus ou moins marqués selon les patientes. Chaque traitement est donc suivi de près par les professionnels de santé prescripteurs afin d’évaluer leur survenue, de les traiter et ainsi de permettre la prise du traitement sans altération de la qualité de vie.

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