Pourquoi le dépistage précoce est essentiel

Le pronostic des cancers du sein détectés à un stade précoce, de petite taille est extrêmement bon : le taux de survie pour ce type de cancer (moins de 2 cm, voire moins de 1cm) est très élevé, dépassant souvent 90 %.

De plus, ces cancers dépistés tôt nécessitent des traitements beaucoup moins lourds. On réalise presque toujours une chirurgie conservatrice (faite en ambulatoire) suivie d’une radiothérapie et il est très rare qu’une chimiothérapie soit nécessaire.

Le dépistage précoce joue donc un rôle essentiel, pour permettre à la fois des taux de guérison très élevés et des traitements moins lourds.

Comment dépister un cancer du sein ?

L’auto-examen des seins

L’auto-examen des seins est une méthode simple que toute femme peut faire régulièrement seule. Même s’il ne remplace pas les examens médicaux professionnels, il aide à identifier des changements potentiels et vous permet de mieux connaître vos seins et donc de détecter toute modification. Voici comment le réaliser :

Quand le faire ?

Avant la ménopause, l’auto-examen doit être effectué idéalement une semaine après le début des règles, lorsque les seins sont moins tendus. À la ménopause, il peut être réalisé à n’importe quel moment du cycle.

Comment le faire ?

1. Debout devant un miroir, inspectez vos seins. Recherchez des irrégularités comme des changements de taille ou de forme, un pli inhabituel de la peau, ou une rétraction du mamelon
2. Palpez ensuite vos seins avec la pulpe de l’index et du majeur. Utilisez des mouvements circulaires lents pour détecter d’éventuelles masses
3. Enfin, vérifiez s’il y a un écoulement anormal au niveau du mamelon

L’auto-examen vous permet de connaître vos seins et d’être alertée si des changements anormaux surviennent. Toutefois, ce n’est qu’une première étape et ne remplace en aucun cas un suivi médical.

L’importance du suivi médical régulier

Même si vous ne présentez aucun facteur de risque ou symptôme, il est essentiel de consulter régulièrement votre médecin généraliste ou gynécologue pour faire réaliser une palpation de vos seins une fois par an.

Votre médecin est entraîné à la palpation des seins et l’auto examen ne peut remplacer un examen médical. Certains médecins entraînés peuvent palper des tumeurs de moins d’un cm !

La mammographie : l’outil de dépistage principal

La mammographie est l’examen de référence pour dépister le cancer du sein. C’est un examen radiologique des seins qui permet de détecter des anomalies bien avant qu’elles ne soient palpables.

L’avantage de cet examen est qu’il peut repérer des images de quelques millimètres, qui peuvent indiquer la présence d’un cancer très précoce.

À quel âge faire une mammographie ?

En France, le dépistage systématique (c’est-à-dire sur convocation de la Sécurité Sociale) concerne les femmes âgées de 50 à 74 ans. Ces femmes sont invitées à passer une
mammographie tous les deux ans : on parle de dépistage organisé.

Mais il existe des cas où le dépistage débute plus tôt. Pour les femmes présentant des facteurs de risque (comme un antécédent familial au premier degré de cancer du sein), le dépistage peut commencer dès 40 ans et être plus fréquent, jusqu’à une fois par an. Il est important de discuter avec votre médecin pour établir un plan de dépistage adapté à votre situation. Chaque femme a une histoire différente et le dépistage doit tenir compte des antécédents de chacune : on parle alors de dépistage individuel.

Quel que soit votre mode (organisé ou individuel) il est fondamental de retenir que la mammographie est l’examen clé du dépistage et que vous devez la réaliser, au plus tard à partir de l’âge de 50 ans.

L’échographie mammaire et l’IRM : des compléments utiles

Souvent, une échographie mammaire est réalisée par le radiologue en complément de la mammographie. Cet examen est particulièrement utile pour les femmes jeunes ou celles qui ont les seins denses (où le tissu glandulaire est prédominant), car la mammographie est moins précise dans ce type de seins. L’échographie utilise des ondes sonores pour créer une image des tissus mammaires et permet de différencier les masses solides des kystes bénins. Elle n’est pas systématique

L’IRM mammaire est un examen plus sensible, souvent recommandé pour les femmes à très haut risque (comme celles porteuses de mutations des gènes BRCA1 ou BRCA2 , exposant à une risque de cancer du sein très élevé). Elle peut détecter des anomalies qui ne sont visibles ni à la mammographie ni à l’échographie.

Les facteurs qui augmentent le risque de cancer du sein

Certaines femmes courent un risque accru de développer un cancer du sein. Si vous présentez un ou plusieurs de ces facteurs de risque, il est important d’en parler avec votre médecin pour adapter votre suivi et établir un programme de dépistage individuel :

• Antécédents familiaux : Si votre mère, sœur ou fille a eu un cancer du sein, vous pourriez être à risque accru
• Gènes BRCA1 et BRCA2 : Les femmes porteuses de ces mutations génétiques héréditaires sont plus susceptibles de développer un cancer du sein
• Âge : Le risque de cancer du sein augmente avec l’âge, particulièrement après 50 ans
• Exposition prolongée aux hormones : Un traitement hormonal substitutif de la ménopause prolongé plus de 10 ans peut augmenter légèrement le risque
• Mode de vie : L’obésité, le tabac, la consommation excessive d’alcool, ainsi que le manque d’exercice physique sont des facteurs de risque sur lesquels vous pouvez agir

Le dépistage du cancer du sein est essentiel pour détecter les tumeurs à un stade précoce, augmentant ainsi les chances de guérison. En combinant examen annuel de vos seins par un médecin, auto-examens réguliers, mammographies et parfois autres examens complémentaires, chaque femme peut prendre en main sa santé mammaire. Le cancer du sein touche une femme sur 8, mais retenez que les cancers dépistés tôt sont guéris à plus de 90%.