Cancer du sein et grossesse : tout savoir

Qu’est-ce que le cancer du sein ?

Le cancer du sein résulte du développement de cellules anormales dans le sein. Les cellules cancéreuses prennent alors la forme d’une tumeur maligne.

Le cancer du sein apparaît le plus fréquemment au niveau des canaux galactophores, qui permettent d’amener le lait jusqu’au mamelon. Il s’agit alors d’un carcinome canalaire. Si le cancer se développe au niveau des lobules, les glandes productrices de lait, il s’agit d’un carcinome lobulaire. Le cancer peut être in situ, auquel cas il n’envahit pas les cellules avoisinantes, ou au contraire infiltrant et envahit les cellules avoisinantes. Le cancer peut alors avoir un potentiel de diffusion aux autres organes, c’est ce que l’on appelle les métastases; c’est pourquoi il est important de le dépister tôt avant que ces dernières ne puissent se développer.
Une boule palpée en cours de grossesse doit donc être explorée rapidement : le plus souvent on retrouvera une lésion bénigne (kyste, adénofibrome …) mais il peut également s’agir d’un cancer dont il ne faut pas retarder le diagnostic.

L’importance du dépistage même pendant la grossesse

Le dépistage permet de détecter précocement un cancer du sein, et un cancer dépisté tôt est le plus souvent un cancer de bon pronostic. L’auto palpation mais surtout l’examen clinique des seins par un professionnel de santé est systématique et indispensable en cours de grossesse. Les seins changent pendant la grossesse: forme, taille et densité. Dans ces conditions, il peut être plus difficile d’identifier les symptômes du cancer, qui peuvent alors être confondus avec des affections bénignes (inconfort, douleur, œdème, kystes…)

Le dépistage repose donc sur la palpation mammaire. Si une anomalie est perçue une échographie voire une mammographie (sous certaines conditions de protection du fœtus) pourront être réalisées. En cas de lésion suspecte, le diagnostic repose sur une biopsie.
Le dépistage en cours de grossesse doit donc être systématique et le diagnostic du cancer précoce, il faut éviter tout retard diagnostic encore trop fréquent afin de garantir un traitement efficace.

Une interruption de grossesse est-elle nécessaire lors d’un cancer du sein ?

Une interruption de grossesse est rarement recommandée dans le cadre d’un traitement contre le cancer du sein. Cependant l’interruption de la grossesse pourra être discutée au cas par cas avec la patiente en fonction du terme (désir de la patiente d’arrêter sa grossesse au premier trimestre pour se concentrer sur le traitement de son cancer par exemple) et/ou en fonction de l’agressivité de la tumeur (il peut être indiqué en cas de tumeur agressive, de cancer avancé, de démarrer rapidement une chimiothérapie non compatible avec le premier trimestre de grossesse).
En fonction de la date du diagnostic, de l’agressivité de la tumeur et des traitements nécessaires, il pourra être également décidé d’interrompre la grossesse plus tôt et de programmer la naissance de l’enfant avant le terme.

Des études ont démontré qu’une grossesse à terme n’a pas d’impact sur le pronostic du cancer du sein. C’est-à-dire que si une femme enceinte et une femme non enceinte ont le même type de cancer du sein et les mêmes traitements, alors elles ont les mêmes chances de survie.

Quel traitement pour un cancer du sein lorsque l’on est enceinte ?

Il est possible d’avoir recours à différents traitements pour lutter contre le cancer, en fonction du trimestre de grossesse.

Les traitements du cancer du sein sont définis par les critères de la tumeur et en cas de grossesse leur introduction sera discutée en fonction du terme de la grossesse.
La chirurgie peut être réalisée quel que soit le terme de la grossesse et donc au premier trimestre. Selon les cas, il peut s’agir d’une mastectomie (ablation complète de la glande mammaire) ou d’une chirurgie conservatrice du sein (exérèse de la tumeur cancéreuse).

La chimiothérapie est contre-indiquée au premier trimestre, au deuxième et au troisième trimestre les protocoles de chimiothérapie seront adaptés à la grossesse. Si le cancer est très agressif et qu’une chimiothérapie doit être instaurée rapidement et au premier trimestre, une interruption de grossesse peut être recommandée.
Les traitements par hormonothérapie et par radiothérapie sont exclus durant la grossesse, à cause de leur caractère tératogène. De même, l’allaitement doit être interrompu si la patiente suit l’un des ces trois traitements.