Comment reconnaître une coque sur un implant mammaire ?
Après une augmentation mammaire par prothèse et comme pour toute intervention chirurgicale, des complications postopératoires sont possibles. Peu fréquente, la formation d’une coque constitue l’une des complications tardives qui peuvent survenir après la chirurgie. Si la plupart des cas apparaissent dans les premiers mois qui suivent l’intervention, une coque peut également se manifester plusieurs années après la pose de l’implant.
Qu’est-ce qu’un implant mammaire ?
Un implant mammaire est une prothèse utilisée en chirurgie mammaire pour augmenter le volume des seins. Ce sont des poches de silicone souples et de différentes tailles, remplies de gel cohésif ou de liquide (sérum physiologique). Elles sont recouvertes d’une enveloppe lisse, texturée ou constituées de polyuréthane. Elles peuvent être placées devant ou derrière le muscle pectoral.
Pour un implant mammaire, l’ANSM recommande une durée de vie de 10 ans, mais cette période est variable.
Les prothèses mammaires sont indiquées dans le cadre d’une chirurgie reconstructrice ou bien à titre purement esthétique. Lorsque la pose d’un implant mammaire fait suite à un cancer du sein, l’augmentation mammaire est remboursée par la Sécurité Sociale.
Selon le type de prothèse et la technique choisie, une coque mammaire peut apparaître sur l’implant.
Qu’est-ce qu’une coque sur un implant mammaire ?
La formation d’une coque mammaire est peu fréquente en France: les progrès techniques de la chirurgie esthétique ainsi que la méthode de pose d’implants en position rétromusculaire ont grandement concouru à la rareté de cette complication postopératoire.
La coque sur un implant mammaire est aussi connue sous le nom de contracture capsulaire ou coque périprothétique. Il s’agit d’une réaction inflammatoire de l’organisme face à la présence de la prothèse, comme devant tout corps étranger.
Après une chirurgie d’augmentation mammaire par prothèses, une réaction physiologique naturelle se produit : elle consiste à isoler l’implant des tissus avoisinants en formant une membrane hermétique souple : la capsule prothétique ou membrane d’exclusion. Lorsque cette capsule s’épaissit et se rétracte, elle forme une coque fibreuse autour de l’implant, ce qui peut être à l’origine d’une dureté et dans certains cas d’une déformation inesthétique de l’aspect du sein. Par ailleurs, la formation d’une coque est susceptible d’entraîner des douleurs chez les patientes concernées.
Comment reconnaître une coque sur un implant mammaire ?
Le diagnostic d’une coque mammaire est clinique.
Les consultations de suivi postopératoire mises en place avec votre chirurgien peuvent être l’occasion de détecter la présence d’une coque. La constatation de symptômes tels que l’apparition d’une dureté d’un sein opéré pour augmentation mammaire par prothèse doit motiver une prise de rendez-vous avec votre chirurgien.
Un examen clinique du sein est réalisé à la recherche d’une éventuelle contracture capsulaire. Le stade de la coque mammaire est ensuite évalué selon la classification de Baker :
- Le stade 1 correspond au développement d’une réaction inflammatoire normale autour de l’implant. Aucune dureté ni déformation du sein n’est présente.
- Au stade 2, il n’existe pas déformation du sein mais une légère dureté peut être notée à la palpation. Ce stade ne nécessite pas de prise en charge thérapeutique particulière. Une surveillance dont les modalités sont discutées avec votre chirurgien est de mise.
- Au stade 3, l’implant est peu mobile, le sein est modérément dur et une déformation est visible.
- Au stade 4, le sein est déformé, possiblement inflammatoire et douloureux: la rétraction capsule est importante et la prise en charge doit obligatoirement être chirurgicale.
À savoir que les stades 3 et 4 imposent une exploration radiologique à la recherche de fuite de gel de la prothèse. Le rythme de la surveillance clinique et radiologique des coques classées stade 3 et 4 sera déterminé par votre chirurgien.
Quel traitement pour une contracture capsulaire ?
La prise en charge thérapeutique d’une contracture capsulaire après augmentation mammaire par prothèses consiste à soigner l’origine de l’affection. Les traitements médicamenteux et soins locaux ne sont pas en mesure d’améliorer l’apparence du muscle contracté.
Dans ces conditions, il faudra procéder à une nouvelle intervention chirurgicale, surtout en présence d’une coque classée stade 3 ou 4 de Baker et d’une coque douloureuse ou gênante d’un point de vue fonctionnel et esthétique.
En fonction de chaque cas, différentes solutions thérapeutiques sont envisageables: capsulotomie (réalisation d’incisions de la coque), capsulectomie (ablation complète de la coque) ou bien le remplacement des implants. Votre chirurgien peut être amené à vous proposer un implant de taille différente mieux adapté à la nouvelle loge.
Par ailleurs, recourir à des implants mammaires préremplis de gel de silicone et recouverts d’une membrane en polyuréthane réduit le risque de survenue de coque.
Une chirurgie du sein pour changement de prothèse ne garantit cependant pas l’élimination du risque de survenue d’une nouvelle coque mammaire. En effet, après un changement d’implant le risque de récidive est plus élevé que le risque initial. Si une nouvelle coque survient, on parle de coque secondaire.
Lorsqu’une coque secondaire apparaît (de stade élevé), il faudra probablement envisager de retirer les prothèses mammaires de manière définitive. D’autres solutions d’augmentation mammaire peuvent alors être discutées, comme le lipofilling des seins.
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