Le Dr Yves Otmezguine, oncologue, vous parle du traitement hormonal
Prendre rendez-vousLe traitement hormonal c’est la troisième troisième arme.
Pour un cancer du sein qui peut bĂ©nĂ©ficier de l’hormonothĂ©rapie, c’est une chance ..c’est pas un malheur, c’est une chance. 70% Ă peu près des cancers du sein sont hormono dĂ©pendant, c’est Ă dire que les cellules tumorales se nourrissent des Ĺ“strogènes et de la progestĂ©rone.
C’est ça ce qu’on appelle hormono dĂ©pendants. Elles ont besoin de ça pour vivre. Et on est capable de bloquer l’entrĂ©e des estrogènes dans les cellules, c’est ça un traitement hormonal.
Tous les cancers du sein, malheureusement, malheureusement, ne sont pas hormono dĂ©pendants et je vais vous expliquer comment ça fonctionne. C’est très important.
J’avais dit tout Ă l’heure qu’un cancer, c’est une armĂ©e, c’est une armĂ©e avec des soldats et des chefs, les chefs c’est ce qu’on appelle des cellules souches. Ces cellules souches ne sont pas forcĂ©ment sensibles Ă la chimiothĂ©rapie. Elles sont lĂ . Elles sont dans le sein.
Elles sont peut -être dans le corps , mais elles ne sont pas sensibles à la chimiothérapie parce que ce sont des cellules chef qui se sentent, qui sont en réserve. Elles ne se divisent pas. Elles vont se diviser un moment. Elles vont fabriquer des soldats.
Elles vont fabriquer des cellules tumorales, mais elles peuvent rester tranquilles dans un coin. On ne le touche pas par un bombardement, par une chimiothérapie. On peut les enlever par la chirurgie.
Mais si on enlève pas tout …s’il en reste dans le corps, il y aura une rechute. La rechute ne sera pas immĂ©diate. La rechute sera tardive. Quand on dit qu’une femme fait des mĂ©tastases hĂ©patiques, c’est une histoire ancienne. Ces cellules souches existaient avant qu’on n’opère.
Et ces cellules souches fabriquent Ă nouveau des cellules cancĂ©reuses après l’intervention après la chimiothĂ©rapie. Elles ne sont pas forcĂ©ment dĂ©truites par la chimiothĂ©rapie, mais elles peuvent ĂŞtre dĂ©truites par l’hormonothĂ©rapie, car ces cellules ont besoin de manger pour vivre.
Elles mangent des Ĺ“strogènes. Si vous donnez un mĂ©dicament comme un anti Ĺ“strogènes, l’ancien, c’Ă©tait le Tamoxifène. Elles vont mourir.
Encore une petite comparaison vous mettez un ours dans une caverne, il bouffe pas pendant deux mois, il sort très bien au bout de deux mois, pas de problème. L’hibernation de deux mois est parfaitement est capable de la supporter.
Vous le mettez dans une caverne trois ans, il meurt. Les cellules cancĂ©reuses mammaires, c’est la mĂŞme chose. Elles ont besoin d’ĂŞtre privĂ©es de nourriture pendant longtemps, longtemps, longtemps, 5 ans, voire 10 ans. C’est comme ça que ça fonctionne.
VoilĂ pourquoi le traitement doit ĂŞtre long, une privation Ĺ“strogènique pour une cellule cancĂ©reuse de 2 ans elle s’en fout, elle continue Ă vivre, elle a des rĂ©serves. Une privation oestrogĂ©nique pendant 5 ans elle ne s’en fout pas. Elle meurt.
Traitement hormonal on a actuellement 2 traitements hormonal qui correspondent à la vie de la femme. Avant la ménopause les œstrogènes sont fabriqués essentiellement par les ovaires, mais après la ménopause, on a encore des estrogènes fabriqués par le corps, par la graisse.
VoilĂ pourquoi on demande aux femmes qui ont un cancer du sein de ne pas grossir d’abord pour rester belles, bien entendu, mais surtout pour ne pas nourrir leurs cellules tumorales.
Les cellules cancĂ©reuses sont plus avides de Tamoxifène que d’Ĺ“strogène et le rĂ©cepteur, la porte est bloquĂ©e par l’afflux de Tamoxifène. Les Ĺ“strogènes ne peuvent pas entrer dans la cellule.
Ce mĂ©dicament n’a aucune action sur les ovaires. Ça ne mĂ©nopause pas. Ça n’empĂŞche pas de faire un enfant. C’est simplement un blocage des Ĺ“strogènes sur les cellules cancĂ©reuses.
Les anti aromatase travaillent diffĂ©remment. Elles empĂŞchent la fabrication d’Ĺ“strogène Ă partir de la graisse, mais elles ne peuvent ĂŞtre utilisĂ©es qu’après la mĂ©nopause.
Les effets secondaires des traitements hormonaux sont relativement peu importants par rapport aux effets secondaires d’une chimiothĂ©rapie. Bien entendu.
Cependant, ces effets secondaires sont très mal vĂ©cus par les patientes. D’abord parce que c’est long, parce que c’est long. Deuxièmement, parce qu’elles n’en comprennent pas toujours l’utilitĂ©.
Elles banalisent le fait de prendre un comprimĂ©…entre une chimiothĂ©rapie avec des perfusions, avec des prises de sang tous les jours et un comprimĂ© il y a de grandes diffĂ©rences. Quoi qu’il en soit, il existe des effets secondaires. Il n’y a pas de mĂ©dicaments sans effets secondaires.
Le Tamoxifène est le moins coupable dans les effets secondaires. Il donne essentiellement des bouffées de chaleur. Des troubles des règles. Il peut provoquer curieusement, des problèmes de sécheresse vaginale.
Alors qu’il n’a pas d’action au niveau des ovaires. Comme la mĂ©nopause. Mais la plupart du temps, il provoque des irritations vaginales par des sĂ©crĂ©tions trop importantes d’Ĺ“strogènes au niveau des ovaires, c’est l’effet contraire. La cible, c’est le sein, le sein bloque j’allais dire les Ĺ“strogènes qui arrivent au niveau du seins sont bloquĂ©s, ces Ĺ“strogènes ne savent pas oĂą aller.
Ça se dirige vers les organes cibles, l’utĂ©rus, les ovaires, donc on a comme problème trop d’Ĺ“strogènes au niveau de l’utĂ©rus, trop d’Ĺ“strogènes au niveau des ovaires et ça crĂ©e des… Ça crĂ©e des petits problèmes, mais dans l’ensemble, le Tamoxifène est relativement bien tolĂ©rĂ©.
C’est vrai qu’on peut avoir quelques douleurs musculaires, mais la plupart du temps, très peu. Très peu. Les gros problèmes, c’est troubles des règles bouffĂ©es de chaleur ..